Quel budget pour 2025 ? Les prévisions de France Compétences

5 décembre 2024

Un budget sous haute surveillance

Chaque fin d’année, le budget de France Compétences suscite une attention particulière, car il définit les grandes orientations pour l’écosystème de la formation professionnelle en France. Pour 2025, le contexte est particulièrement incertain : entre les ajustements politiques attendus avec le projet de loi de finances et l’adoption du budget prévisionnel ce 28 novembre 2024, les acteurs de la formation doivent anticiper des changements majeurs.

Ce budget prévisionnel, bien que susceptible d’évoluer avec un rectificatif en début d’année, donne déjà des indications précieuses. Décryptons ensemble les principales tendances et leurs impacts potentiels sur les différents dispositifs de financement de la formation professionnelle.

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1. Alternance : Une baisse des dépenses programmée

📉 Réduction de 10,6 % (soit -1,1 milliard d’euros)
Le budget dédié à l’alternance passe de 10,4 milliards d’euros en 2024 à 9,3 milliards en 2025. Cette baisse significative s’inscrit dans un contexte où le financement de l’apprentissage a été au cœur des débats ces dernières années.

Pourquoi cette diminution ?

  • Rationalisation des coûts : Le gouvernement cherche à maîtriser les dépenses publiques en recentrant les financements sur les formations les plus stratégiques.
  • Optimisation des dispositifs : Il pourrait y avoir une refonte des critères d’éligibilité ou des niveaux de prise en charge pour certains contrats.

Impact pour les acteurs de l’alternance :

  • Centres de formation d’apprentis (CFA) : Ils devront anticiper une possible baisse des financements, en diversifiant leurs offres ou en renforçant leurs partenariats avec les entreprises.
  • Entreprises : Les aides à l’embauche pourraient être revues, incitant les employeurs à revoir leur stratégie de recrutement en alternance.

2. Compte Personnel de Formation (CPF) : Un budget en légère diminution

📉 Réduction de 5,8 % (soit -0,12 milliard d’euros)
Le CPF, outil clé pour l’accès à la formation tout au long de la vie, verra son budget passer de 2,07 milliards d’euros en 2024 à 1,95 milliard en 2025.

Enjeux principaux :

  • Régulation des usages : Les autorités cherchent à limiter les abus et à garantir la pertinence des formations financées via le CPF.
  • Qualité des formations : La certification des organismes de formation et l’éligibilité des programmes devraient être encore plus scrutées.

Conséquences pour les utilisateurs et organismes de formation :

  • Pour les salariés : La sélection des formations pourrait devenir plus stricte, avec une priorisation des parcours qualifiants et professionnalisants.
  • Pour les OF : Ceux qui proposent des formations courtes ou non qualifiantes pourraient voir leur accès au CPF restreint. Il sera crucial de se conformer aux exigences de qualité (Qualiopi) et d’adapter l’offre aux besoins du marché.

3. Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) : Une forte hausse

📈 Augmentation de 19,6 % (soit +18 millions d’euros)
Le budget du CEP passe de 92 millions en 2024 à 110 millions en 2025. Cette hausse traduit une volonté de renforcer l’accompagnement personnalisé des actifs.

Pourquoi cette augmentation ?

  • Renforcement de l’accompagnement individuel : Le CEP joue un rôle clé dans l’orientation des parcours professionnels, notamment dans un contexte de reconversions accrues.
  • Soutien aux transitions professionnelles : Face aux mutations économiques et aux défis de l’emploi, le CEP permet de mieux cibler les besoins en formation.

Avantages pour les bénéficiaires :

  • Accès facilité : Plus de ressources pourraient être allouées à l’amélioration de l’accessibilité aux services CEP, y compris pour les publics éloignés de l’emploi.
  • Accompagnement renforcé : Les conseillers CEP pourront disposer de plus d’outils et de temps pour élaborer des parcours sur mesure.

4. Plan de Développement des Compétences (PDC) pour les entreprises de moins de 50 salariés : Stabilité du budget

⚖️ Budget maintenu à 550 millions d’euros
Le PDC reste stable, signe que le soutien aux TPE et PME en matière de formation demeure une priorité.

Enjeux majeurs :

  • Accessibilité pour les petites entreprises : Ce budget constant garantit que les PME continueront à bénéficier de financements pour former leurs équipes.
  • Valorisation des compétences internes : Les entreprises de moins de 50 salariés sont incitées à investir dans le développement des compétences de leurs collaborateurs pour rester compétitives.

5. Projet de Transition Professionnelle (PTP) : Une enveloppe maintenue

⚖️ 435 millions d’euros pour 2025, identique à 2024
Le PTP, dispositif qui permet aux salariés de changer de métier ou de profession grâce à une formation certifiante, conserve son budget.

Pourquoi ce maintien ?

  • Valorisation des reconversions professionnelles : Le PTP répond à un besoin croissant de mobilité et d’adaptation aux nouvelles exigences du marché du travail.
  • Stabilité pour les salariés en transition : Les acteurs de la formation pourront continuer à accompagner efficacement les projets de reconversion.

Un budget sous tension mais structurant

Le budget prévisionnel 2025 de France Compétences reflète les priorités actuelles en matière de formation professionnelle : maîtrise des coûts, renforcement de l’accompagnement, et soutien aux petites entreprises.

Cependant, les incertitudes liées au projet de loi de finances et l’annonce d’un budget rectificatif en début d’année 2025 montrent que le secteur devra rester agile et adaptable.

Pour les organismes de formation : Il sera crucial de suivre de près les évolutions réglementaires et de continuer à proposer des parcours certifiants et alignés sur les besoins du marché.

Pour les entreprises et salariés : Investir dans la montée en compétences reste plus que jamais une nécessité stratégique, avec des dispositifs toujours accessibles, mais potentiellement plus sélectifs.

Ce budget marque un tournant important pour l’écosystème de la formation professionnelle. Si certaines enveloppes, comme celles dédiées à l’alternance, subissent des réductions notables, d’autres, comme le CEP, bénéficient d’un renforcement significatif, ce qui témoigne d’une volonté d’accompagner davantage les transitions professionnelles.

Il est évident que ces évolutions auront un impact sur les entreprises, en particulier les TPE et PME, qui devront adapter leur stratégie de formation en fonction des nouvelles priorités de financement. De même, pour les organismes de formation, ce budget impose une adaptation constante aux besoins du marché et aux critères de financement, notamment en matière de qualité et de certification.

Reste à voir comment ces ajustements se traduiront concrètement et quels seront les leviers d’action pour les acteurs du secteur. Une chose est sûre : la formation continue de jouer un rôle clé dans l’essor économique et chaque changement dans sa structuration mérite une attention particulière.

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Teddy Basquin

Teddy Basquin

Teddy, expert en création vidéo, possède plus de 10 ans d'expérience dans la production de contenus vidéo de haute qualité. Passionné par les nouvelles technologies et les techniques innovantes, il a travaillé avec diverses entreprises pour créer des vidéos percutantes et engageantes. Son approche pédagogique, combinée à une expertise technique pointue, fait de lui un formateur apprécié dans le domaine.